Requête sur le procès entre les maisons de Vergezac et du Thiolent, au sujet d'une chapelle située dans l'église de Saint-Rémy (24/06/1606) - La page généalogique de Michel de VERGEZAC

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Requête sur le procès entre les maisons de Vergezac et du Thiolent, au sujet d'une chapelle située dans l'église de Saint-Rémy (24/06/1606)

textes anciens

Le 24 juin 1606, requête sur le procès entre les maisons de Vergezac et du Thiollent, au sujet d'une chapelle située dans l'église de Saint-Rémy, dont voici le texte :

" Articulant ces faits devant vous, Monsieur l'Official du Puy, noble Jean de VERGEZAC seigneur du château de Vergezac et de Vabrettes, suppliant en requête contre Monsieur LAURENT MARTEL curé de Saint-Rémy, principal assigné et noble Louis du THIOLLENT, intervenant :
Dit que le sieur de VERGEZAC a une chapelle dans la dite église Saint-Rémy, laquelle a appartenu à ses prédécesseurs, ayant eu de tous temps, dont il n'est mémoire du contraire la dénomination de la chapelle de Vergezac.


Dit que dans la dite chapelle, le dit sieur de VERGEZAC a son tombeau auquel ses prédécesseurs par temps immémorial ont été enterrés, et lors de la sépulture et enterrement des dits sieur de VERGEZAC ou de leurs consortes a été toujours fait un défunt ou sanctuaire de deuil avec les armoiries de la Maison de VERGEZAC, à l'entour de la dite chapelle, laquelle a coutume de faire enceinte....de deuil n'a eu jamais lieu à l'endroit d'autres personnes qui aient droit de sépulture dans la dite église.


Dit que la dite chapelle appellée de Vergezac se voit et reconnait par l'inspection oculaire d'avoir été bâtie et construite en même temps que l'église étant de même pierre et le batiment uni.


Dit que la dite chapelle est assise à la main droite en entrant à l'église, ce qui soutient être une vraie marque et indice de l'antiquité de la dite chapelle et de la prérogative entre et par dessus toutes autres chapelles qui peuvent être en la dite église, parce que la vraie marque d'honneur et de prérogatives en tous lieux est à l'endroit de la main droite en entrant, ainsi sont constitués les sièges de tous supérieurs de l'église qui sont posés à la main droite de l'entrée ainsi est aussi observée en toute cours souveraines et subalternes ou les plus élevés en l'honneur et degrés siègent à la main droite quand l'on y entre.


Dit que en la dite chapelle de Vergezac, est l'image de M. Saint-Rémy, patron de la paroisse qu'on appelle Saint-Rémy-le-Vieux, y est aussi l'image de Notre dame de la Pitié, autre image de Notre dame, autre image de M. Saint-Sébastien, autres images de M. Saint-Georges, et anciennement seule être l'image de Sainte-Eugénie, qui est aussi patronne de la dite paroisse et que laquelle image a été mise il y a peu de temps au grand autel pour la commodité des pèlerins.


Dit que en la dite chapelle il y a plusieurs fondations faites par les prédéceurs du dit sieur de VERGEZAC, l'honneur des Saints dont les images sont élevées sur l'autel de la dite chapelle ou pour les prières et offices pour les morts, lesquelles fondations sont fort antiques et se trouvent écrites au lieu de la dite église appelé le Léguatère.


Dit que de toute ancienneté toutes les cérémonies ecclésiastiques après avoir été faites au grand autel de la paroisse ont étaient faites immédiatement en la dite chapelle appellée de Vergezac, savoir : lors de l'oscultation de la paix en la messe elle est premier portée en la dite chapelle si les seigneurs de Vergezac ne se rencontrent dans le choeur ; à l'office des vêpres lors de l'encensement après avoir été encensé sur le grand autel le prêtre officiant a coutume d'aller avec l'encensoir en la dite chapelle de Vergezac et encens sur l'autel de celle-ci suivi des autres prêtres et après avoir fait le discours et le tour de l'église avec l'encensoir.


Dit que pour les autres marques des prérogatives la dite chapelle de Vergezac aux fêtes solennelles les prêtres ont de coutume après avoir chanté les premières vêpres au choeur de chanter les 2 ème en la chapelle de Vergezac et non ailleurs.


Que en toute solennité et tout aussitôt que les pélerins ont fait leurs oraisons devant le grand autel, ils ont coutume d'aller faire leurs prières en la dite chapelle de Vergezac et les enfants qui reçoivent le baptême après avoir baisé le grand autel sont portés en la dite chapelle de Vergezac, pour baiser l'autel de celle-ci, ce qui ne se fait ailleurs en la dite église.


Dit que les prêtres, ouvriers et luminiers de la dite église, faisant la quête pour la lumière et pour les âmes des trépassés, partant du choeur vont directement et immédiatement dans la chapelle du dit sieur de VERGEZAC et après suivent le reste de la dite église.


Dit que une autre marque légale des prérogatives que les seigneurs du château de Vergezac ont en la dite église est que aux solennités et fêtes de Saint-Rémy et Sainte-Eugénie, patrons de la dite paroisse les assemblées se font dans un pré appellé le " Pradal ", longeant le château de Vergezac " ou le reynaige se crie et les surdictes des officiers du reynaige sont, et le fermier de l'équivalent en petit étal va débiter denrées subjectz aux droits que donne le village de Vergezac au dit jour ".


Dit que en la main gauche de l'entrée de la dite église, il y a une autre chapelle que le dit du THIOLLENT dit lui appartenir, laquelle apparaît encore avoir été bâtie longtemps après le batiment de l'église étant d'autre pierre et la construction se reconnait être récente par l'inspection oculaire.


Dit que ceux du THIOLLENT ont leur tombeau hors la dite chapelle et ce devant la porte de la chapelle du dit seigneur de VERGEZAC.


Dit que le dit THIOLLENT aurait entrepris depuis la fête de Pencôte dernière par la collusion et intelligence qu'il a eu avec le dit MARTEL curé et Mr LAURENT Chanet prêtre, d'interrompre l'ancien ordre des choses et coutumes de tous temps gardés en la dite église sur les prérogatives et privilèges appartenant à la dite chapelle de Vergezac et aux seigneurs du dit château de Vergezac ci-dessus déclaré.


Conclut que entérinant la dite requête soit dit et ordonné que l'ancienne coutume de la dite église sera gardée et suivant cela les curés et prêtres seront tenus par privilèges à toutes autres chapelles de faire porter l'oscultation de la paix en la dite chapelle de Vergezac et sortant du choeur soit l'encensement et quête du luminère et toutes autres cérémonies écclésiastiques d'aller immédiatement dans la dite chapelle de Vergezac, et que sera enjoint au dit MARTEL et autres prêtres et luminiers de la dite église de garder et observer sans contrevenir à peine de suspension et d'excommunication ; sous même peine d'excommunication et de cent livres d'amende soit défendu au dit THIOLLENT. "
(Original sur papier. Le document au premier aspect paraît du 16 ème siècle, mais sur le dos est écrit de la même écriture : le XXIIII juin 1606, et, plus bas : titres honorables. La pièce vient des archives des ROCHEFORT d'ALLY et appartient à Mme la baronne Laure de VEYRAC, née Lemaugin d'APCHIER (voir le Pouillé du diocèse du Puy, pages 303, 304, 305, archives départementales de la Haute-Loire 8G116).


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